L'EST REPUBLICAIN mardi 24 novembre 2020
Pour libérer des dates de replis, la Fédération Française de Rugby a annulé les phases finales. Une modification qui change la donne. Mais les préoccupations des coaches sont autres.
Oudin et ses coéquipiers du RC Vesoul, comme leurs adversaires de l’Embar et les autres clubs francs-comtois savent désormais à quoi s’en tenir.
Lorsque la décision de la Fédération française de rugby de suspendre temporairement les compétitions des amateurs est tombée, elle n’a surpris personne. Les clubs savent à quoi s’en tenir et peuvent préparer au mieux le retour à l’entraînement et à la compétition d’autant que cette saison, il n’y aura pas de phases finales.
Du coup, si la montée semble inimaginable pour le CA Pontarlier, Vesoul, l’Embar ou l’entente féminine BDA qui auront bien du mal à terminer en tête de leur championnat, concernant la descente, tout reste possible. « Il faut faire attention, car rien n’est fait », prévient Thomas Maréchal, le coach de Vesoul, actuel 10e du classement.
« J’essaie de rester positif. Il va falloir travailler deux fois plus et je sais que les joueurs reviendront avec l’envie de continuer à s’étalonner dans ce championnat par rapport à la saison dernière. Nous visions la 6e place, maintenant à nous de passer cet orage et de reprendre au mieux pour rapidement s’éloigner de la fin du classement. »
« Reprendre, oui mais avec qui ? »
Du côté de l’Embar (11e ), le directeur sportif, Jean-Jacques Abbamonte se veut pragmatique. « Pas de phases finales, du coup le premier monte et le dernier descend. Cela suit une logique qui prime la régularité. Mais dans notre cas, l’arrêt des championnats est arrivé au mauvais moment. Nous n’avons pas encore gagné et étions dans une phase ascendante. »
Tout comme le CA Pontarlier, actuel 7e , qui restait sur une victoire 29-22 sur l’AC Boulogne-Billancourt avant d’être contraint de se mettre à l’écart en raison de cas de Covid au sein du groupe senior. Une situation qui questionne Baptiste Clément, coach du CAP : « Ça m’étonnerait qu’on ne rejoue pas, ça prendra le temps que ça devra, mais avec qui, comment et dans quelles conditions. Lorsqu’un joueur a contracté le virus dans son club et qu’il doit s’absenter 7 jours de son travail, c’est une situation difficile et je ne sais pas si tous les patrons sont conciliants. Si la situation est amenée à durer au-delà de ce qui est annoncé, certains trouveront d’autres loisirs. On garde le contact avec les joueurs et ils savent qu’il faudra reprendre fort même s’il n’y a plus de phases finales. Mais je le répète, je suis certain qu’on va perdre des joueurs. Entre la nouvelle prépa physique qu’ils devront faire, les tests à effectuer régulièrement, et comme je le disais, les indisponibilités au travail lorsqu’on est cas contact, certains ne vont pas prendre de risques. Pour toute personne qui travaille cela devient compliqué d’avoir des loisirs. Et pour un club, reprendre sans public est aussi un gros problème. »
Pour une équipe en reconstruction, tout est difficile. »
Ce que souligne Gaultier Dodet, coach de l’entente BDA (dernier de sa poule) : « une reprise sous-entend une grosse prépa, sinon, les blessés seront nombreux. Pour une équipe comme nous qui est en reconstruction, tout est difficile. Nous allons nous battre pour quitter cette place de lanterne rouge ».
Au final, la suppression des phases finales ne change pas fondamentalement les choses pour les clubs comtois qui évoluent en championnats nationaux. C’est la situation qui se répète et les conséquences qui en découlent qui inquiètent les entraîneurs. Si comme le dit Laporte, joueuses et joueurs peuvent retrouver le terrain, la casse sera limitée. Sinon…